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Une voix chaude et accueillante, des arrangements à discrétion et autant de refrains à la fragilité radieuse diffusent un sentiment de sérénité languide. À l’instar de ce Modern Drive en apesanteur, quelques minutes d’une mélancolie érigée en raison de vivre et, en passant, le morceau que Midlake ne pourra jamais écrire. Parce que, à un moment ou à un autre, il faut bien se rendre à l’évidence. À la tête d’une discographie insolemment squelettique, amateur dans le plus noble sens du terme, Jacques Speyser, seul et accompagné, appartient à une sacrée lignée de songwriters. Alors, pour cela et plus encore (quelques images, un pincement de corde, un orgue diffus, une batterie feutrée), on savoure les précieux instants qu’il offre aujourd’hui le temps de ce Common Use que le bon sens commun finira bien par porter au pinacle.

Vous pourriez écouter un Pavement standard, une même manière de ne toucher à rien tout en touchant à tout, surtout aux sentiments, à la mélancolie non pas par le coton, mais plus par une farce abrasive. Suite de tubes en puissance, Common Use est un disque à la force attractive qui ne peut éveiller aucun soupçon, tant la difficulté de rentrer est son apanage sur son seuil. Riding Shotgun est un tube indie imparable, et le grand frisson nous parcourra l’échine sur Six-Wired Bird Of Paradise (part 1) prolongé sur une seconde partie, chansons après lesquelles Coldplay a du courir, avant de manger à la soupe populaire. Disque lumineux, touchant à « l’insondabilité » de la beauté et de la pureté des choses, Common Use est une fresque monstrueusement juste, alliant une écriture soignée et sur le fil du rasoir, avec une production qui ne se laisse pas voir.

Original Folks
Common Use
12
H-12

Original Folks
Common Use

H-12
cd - 2009
12 pistes
12,00 €