Attention, ici on est sur du velours ! Herzfeld Orchestra fait une musique avec des envolées célestes des plus lumineuses. Les compos ont des harmonies aux petits oignons, très soignées et surtout ses mélodies qui ne nous lâchent plus. On a envie de ne plus penser à rien et de se laisser entrainer vers le cosmos. Le projet est assez atypique, car c’est un groupe à géométrie variable, il réunit les musiciens des groupes du label, soit une quinzaine de personnes. Le résultat est étonnant. Pas du tout d’anarchie dans les compos, mais une unité sonore qui donne l’impression d’avoir affaire à un groupe normal. Ici la pop est dominante, mais on y trouve aussi de la new wave, de la folk psyché et une pointe d’électro. Dans le style pop rayonnante et lumineuse, ce disque est une petite réussite collective.

En artisans de la chose pop (terme à prendre dans son acceptation la plus large), les vingt musiciens rivalisent d’habileté mélodique, de savoir-faire chromatique. Ils dévoilent leurs références, lorgnent parfois de l’autre côté de l’Atlantique, et commencent d’ailleurs par se mesurer (victoire aux points) à Lambchop et Midlake sur Close To The Bone, lumineuse chanson d’ouverture. Entre grands espaces américains et recoins européens, la troupe se déplace avec une agilité grisante, prenant le temps de dessiner les contours d’une new-wave crépusculaire et morriconnienne sur le troublant Days Of Dew. Il nous revient en tête cette phrase qui ouvre l’hymne désormais officiel du Herzfeld Orchestra : “Everybody’s looking for a new sensation…” Par chance, on sait désormais où la trouver.