Guitares vrombissantes, basse ronde et étourdissante, batterie dynamique, chant habité et envoûtant à 3 voix, chœurs à la tierce, Drey talonne d’entrée les fantastiques I Love You But I’ve Chosen Darkness. Piste Bedhead dans ses moments les plus apaisés. Réveille les fantômes de Joy Division sur le syncopé Agitation Of Spirit. En guise de point d’orgue à cet album, l’extraordinaire morceau City Lights est un véritable manifeste au profit d’une noirceur fascinante. Drey joue ici autant avec son cœur pour mieux dévoiler son âme et instaure une tension en apesanteur. Plus loin, le quatuor s’apaise, bifurque vers des routes plus sereines et pop, mais la mélancolie poins à chaque note, chaque mot. Un sommet dans les profondeurs de l’intimité.
Drey
Boris Kohlmayer, Vincent Robert, Samuel Colard et Pascal Gully ont brillamment réussi à atteindre les mêmes largeurs que les Texans de I Love You But I’ve Choosen Darkness l’an passé. Soit produire une new-wave plus frondeuse que nécrophile, traversée par l’haleine franche et fraîche de la pop, et qui ne sente jamais le souffle pestilentiel du rock héroïque. Les jeunes fans d’Interpol vont donc découvrir, avec effarement, que dans le Bas-Rhin, de simples artisans écrivent de bien meilleures chansons que leur groupe préféré. Car si Drey fait parfois référence à The Cure (The Downer) ou à Killing Joke (Agitation Of Spirit), le magnétisme du disque ne s’arrête pas, loin s’en faut, à la déclaration d’intention.
Drey
s/t
H-05
cd -
2007
9 pistes
12,00 €